Comment on se représentait la Terre autrefois
Dès l'Antiquité, Eratosthène calcule le rayon terrestre estimé à 6400 km environ. En revanche, la connaissance de l'intérieur du globe va rester embryonnaire pratiquement jusqu'au début du XXème siècle.
Les connaissances ont été résumé par le jésuite Athanasius Kircher au XVIIème siècle. Les volcans sont animés par l'activité d'un feu central et par une circulation des vents à l'intérieur du globe.
Dès l'Antiquité, Eratosthène calcule le rayon terrestre estimé à 6400 km environ. En revanche, la connaissance de l'intérieur du globe va rester embryonnaire pratiquement jusqu'au début du XXème siècle.
Les connaissances ont été résumé par le jésuite Athanasius Kircher au XVIIème siècle. Les volcans sont animés par l'activité d'un feu central et par une circulation des vents à l'intérieur du globe.
C'est une conception proche qu'on retrouve chez Jules Vernes (1828-1905) dans son Voyage au centre de la Terre (1864). Les volcans sont plus le sujet de belles aquarelles que d'un travail scientifique.
Quelques aquarelles d'une éruption du Vésuve à la fin du XVIIIème siècle
Il
faudra attendre 1902 et le travail d'Alfred Lacroix sur l'éruption de
la Montagne Pélée à la Martinique, pour que la volcanologie commence
timidement son existence.
C'est
l'autrichien Eduard Suess, le plus grand géologue de son époque, qui
fixe les idées vers 1900. La Terre était au début une boule de matière
en fusion qui se refroidit progressivement en créant à sa surface une
croûte.
Au
cours du temps, par deshydratation, la terre perd du volume et la
croûte se plisse comme la peau d'une pomme, créant des creux occupés par
les océans et des zones élevées, les chaînes de montagne.
Tous
les géologues dans les années 1900-1920 sont donc convaincus que les
continents terrestres n'ont jamais subi de déplacement. Ils soutiennent donc un modèle fixiste.
Les apports d'Alfred Wegener (1880-1930)
Alfred
Wegener est un scientifique allemand qui le premier imagine une
mobilité des continents. Il appelle ce mécanisme "dérive des
continents". Il affirme que durant le Carbonifère et le Permien, les
continents étaient réunis sous la forme d'un super-continent unique : la
Pangée (étymologiquement "toute la Terre", en grec).
Grâce
à un certain nombre d'indices sur lesquels nous allons revenir, Wegener
reconstitue la Pangée à partir des différents continents actuels.
Les arguments de Wegener
La reconstitution de la Pangée par Wegener se fonde sur plusieurs arguments.
—
la complémentarité des lignes de côtes et des massifs montagneux
anciens. C'est particulièrement visible dans le cas de l'Amérique du sud
et de l'Afrique.
—
la reconstitution de la paléo-calotte polaire sud datant de la Pangée,
rend bien compte des traces fossiles actuelles trouvées sur plusieurs
continents.
— Plusieurs fossiles comme la fougère Glossopteris et les vertébrés Lystrosaurus, Cynognathus et Mesosaurus
se retrouvent sur plusieurs continents. Cette présence est donc
difficile à expliquer dans le cas d'un modèle fixiste de la Terre.
—
le dernier argument de Wegener est plus complexe. On rappelle qu'à
l'époque, les géologues pensaient que les continents et les fonds
océaniques étaient de même nature, l'ensemble découlant d'une
contraction terrestre.
Wegener
fait remarquer alors que la répartition des altitudes et des
profondeurs devrait donc suivre une courbe de Gauss comme la suivante :
Cette
courbe est dite unimodale puisqu'elle ne présente qu'un maximum. Or
lorsqu'on établit une courbe de la répartition des altitudes et des
profondeurs réelles, on obtient la figure suivante :
La courbe réelle n'est donc pas unimodale mais bimodale :
Pour
Wegener, une seule explication est possible, les fonds océaniques et
les continents ne sont pas de même nature géologique. En tant que
glaciologue, il s'est intéressé à la dérive des icebergs sur l'océan. il
suppose alors que les continents peuvent dériver sur le matériau du
fond océanique qui présenterait des caractéristiques d'élasticité et de
déformabilité permettant le déplacement latéral des continents.
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