mardi 23 février 2021

Chapitre 14. La structure du globe terrestre (classe de 1ère, spé SVT)

A. Des contrastes entre les continents et les océans

L'existence d'une courbe bimodale (avec deux maximums) des profondeurs et des altitudes permet d'affirmer qu'il existe une différence de nature entre la croûte continentale et la croûte océanique.

 

Un planisphère des surfaces montre la différence d'aspect entre le domaine océanique et le domaine continental. Cette différence d'aspect s'explique par une géologie très différente.


 

La nature de la croûte terrestre n’est pas homogène. La nature de la croûte continentale est différente de celle de la croûte océanique.

A des zones de hauts reliefs positifs comme les sommets des chaînes de montagne  situées dans le domaine continental correspondent des zones de forts reliefs négatifs comme les fosses situées dans le domaine océanique.

La géologie de la croûte continentale est plus complexe que celle de la croûte océanique

 

Un regard sur la carte géologique de la France 

 

Une carte géologique ne donne des informations que pour l’affleurement des roches (surface). Elle ne nous dit rien de ce qui se passe dessous.

Pour la France, on constate que l’essentiel des massifs montagneux sont constituées de roches magmatiques et que les bassins sont recouverts de roches sédimentaires.

Dans le Massif Central, on peut observer des champs de roches magmatiques éruptives, résultats de l’activité de nombreux volcans.

Les géologues considèrent qu’il s’agit d’un volcanisme actuel dont l’activité n’est pas achevée.

 


 

Etude de la croûte terrestre profonde 

 

Nous avons vu que les cartes géologiques ne rendaient compte que de la géologie superficielle. Pour connaître la structure plus profonde des croûtes continentales et océaniques, on peut faire des sondages et obtenir des carottes de roches. On peut ainsi les déterminer et obtenir des informations sur la composition chimique des croûtes. Le plus profond est le sondage sg3 effectué dans la péninsule de Kola par les soviétiques. Il s’est arrêté en 1989, faute de moyens, à 12 262 mètres.

Depuis 2016, l’IODP (International Ocean Discovery Program) effectue des sondages dans la croûte de l’Océan Indien afin de traverser ladite croûte au delà de 5000 mètres.

 

 

Structure comparée des croûtes continentales et océaniques 

 

 

Comparaison de la composition chimique des deux croûtes

 

 

Si on fait abstraction de la couverture sédimentaire, on constate que la croûte continentale est essentiellement granitique (le gneiss est une roche dérivée du granite par augmentation de pression) alors que la croûte océanique est constituée de deux roches, le basalte et le gabbro. Ce sont trois roches magmatiques.

Densité du basalte : entre 1,9 et 3

Densité du gabbro : environ 3

Densité du granite : environ 2,7

 

Caractéristiques minéralogiques des roches de la croûte terrestre

 

Pour commencer, il faut toujours observer à l’œil nu ou à la loupe à main un échantillon de la roche étudiée. On peut ainsi déterminer sa couleur dominante et sa texture.

La texture correspond à la présence ou non de minéraux visibles à l’œil nu. Elle permet de connaître le mode de refroidissement de la roche

— Une texture microlithique correspond à un refroidissement rapide du magma, donc à une arrivée en surface de celui-ci. La cristallisation est très faible et les micro-cristaux baignent dans un verre. On a donc à faire à une roche magmatique éruptive ou volcanique

­— Une texture grenue  correspond à un refroidissement lent du magma. Ce refroidissement se passe en profondeur. La roche est entièrement cristallisée. C’est une roche magmatique plutonique. Lorsque les cristaux sont visibles à l’œil nu (ordre du centimètre), on parle de phénocristaux.

— Une roche de couleur claire se caractérise par sa richesse en silice (SiO2).

— Une roche de couleur sombre est pauvre en silice.

 

Le granite est une roche magmatique plutonique riche en silice

 


Le gabbro est une roche magmatique plutonique pauvre en silice

 

 

Le basalte est une roche magmatique éruptive pauvre en silice

 


La suite de l’observation se fait sur des lames minces de roches 

 


Celles-ci s’observent au microscope toujours au faible grossissement (x 40

Il existe trois types de lumière utilisées pour l’étude d’une lame mince :

— la lumière naturelle (LN)

— la lumière polarisée non analysée (LPNA). Un polariseur est installé entre la lampe et l’échantillon

— la lumière polarisée analysée (LPA). Un second polariseur appelé analyseur est installé entre la lame et le système optique du microscope.

 

Lame de granite en LPA. Entièrement cristallisé

 


Lame de gabbro en LPA. Entièrement cristallisé 

 

Lame de basalte en LPA. Quelques cristaux sont dans un verre non cristallisé

 


B. Les apports des études sismologiques sur la connaissance du globe terrestre

Qu’est ce qu’un séisme ?

 

Un séisme résulte de la libération brutale d’énergie lors de rupture de roches soumises à des contraintes.

Cette libération d’énergie peut être considérable. L’échelle de Richter est une échelle de magnitude qui se fonde sur la quantité d’énergie libérée au moment de la rupture.

Le point ou commence la rupture est le foyer ou hypocentre. Il peut se situer de 1 à 700 kilomètres de profondeur. Le point de surface le plus proche du foyer est l’épicentre.

 

Les ondes sismiques

 

De la même façon qu’un caillou qui tombe dans l’eau engendre des ondes, lors d’un séisme, à partir du foyer des trains d’ondes de développent.

On distingue les ondes de profondeur et les ondes de surfaces.

Les ondes de profondeur. Elles sont les plus intéressantes pour la connaissance du globe. Elles sont de deux types :

— les ondes P ou primaires, les plus rapides qui sont des ondes de dilatation/compression

Les ondes de surface. Ce sont elles qui produisent le plus de dégâts lors d’un séisme. Elles ne sont pas utilisables pour la connaissance de la structure du globe.

 

 

Mise en évidence du Moho


Le premier sismogramme est enregistré à Potsdam en 1887. La sismologie est née et va donner des résultats très rapidement.

En 1909, le croate Andrija Mohorovicic analyse les sismogrammes d’un séisme qui s’est produit à Zagreb. Il constate l’existence de deux trains d’ondes P correspondant au même séisme.

Les ondes sismiques se comportent comme les ondes lumineuses et Mohorovicic applique donc les lois de Snell-Descartes et considère que les deux trains d’ondes correspondent a un train direct et un train réfléchi.

Cela implique qu’il existe une zone de changement de matériau (discontinuité en géologie) sur laquelle les ondes sismiques sont réfractées et réfléchies

En hommage au scientifique, on a nommé discontinuité de Mohorovicic, ou Moho, cette zone qui délimite le passage de la croûte au manteau.

 

 

Le même principe de réflexion-réfraction des ondes sismiques a été utilisé pour les zones plus profondes. L’existence d’une zone d’ombre (il n’y a pas d’ondes P ou S dans les stations qui se situent dans cette zone), a permis de définir la discontinuité de Gutenberg-Wiechert à 2900 km de profondeur. 


 

Le modèle PREM

 

En réunissant les différentes informations concernant la vitesse des ondes P et S provenant de l’analyse de différents séismes, les géophysiciens ont élaboré un modèle de l’intérieur du globe appelé PREM (Preliminary Reference Earth Model).

Il permet de mettre en évidence 3 discontinuités séparant des milieux de nature et/ou d’état différents, le Moho, la discontinuité de Gutenberg-Wiechert et la discontinuité de Lehmann.

L’absence de propagation des ondes S dans le noyau externe laisse supposer qu’il serait de nature liquide ou du moins très ductile. La réapparition de quelques ondes S dans le noyau interne permet de penser que celui-ci serait de nature solide.

La zone située sous le Moho montre des variations assez complexes de la vitesse des ondes. On parle de zone de transition. Son existence et son fonctionnement seront abordés plus loin.

 



Les roches du manteau

 

Le manteau est essentiellement constitué d’une roche plutonique qui s’appelle la péridotite.

Le minéral qui la constitue à plus de 80 % est l’olivine qui est de couleur verte en LN. En LPA, l’olivine apparaît comme un minéral de couleur très intense qui va du bleu au rouge.

On trouve souvent dans la péridotite du pyroxène.

Plus on s’enfonce dans le manteau et plus la pression augmente. La structure cristalline des minéraux en est donc profondément transformée

 

Echantillon de péridotite

 

Lame mince de péridotite en LPA

 

 

 

C. L’apport des études thermiques à la connaissance du globe terrestre

 

Observation directe

 

La mine la plus profonde du monde est la mine d’or de Tau Tona en Afrique du sud.

Son point le plus bas est à 3900 mètres de profondeur et il faut 1 heure pour y descendre en ascenseur.

La température atteint près de 60°C. Un système de climatisation et d’aération est donc obligatoire. Malgré ces équipements, on compte en moyenne, 5 morts par an.

 


 

Cette constatation empirique a permis d’affirmer que la température augmente avec la profondeur. Au XIXème siècle, on a défini le gradient géothermique et on l’a estimer à 3°C pour 100 mètres de profondeur. 

En appliquant ce principe sur une profondeur de 6350 km (rayon terrestre), on aboutissait à une température de 190 500 °C au centre du globe.

Le modèle PREM suppose que le noyau interne est de nature solide, ce qui est incompatible avec une température de 200 000 °C.

Il faut donc supposer que le gradient géothermique n’est pas le même dans tout le globe et qu’il est plus faible lorsqu’on s’enfonce dans celui-ci.

Des expérimentations en laboratoire concernant les différents matériaux du globe, ont permis d’établir un graphe des gradients géothermiques dans les enveloppes du globe.

 


 

Les transferts thermiques

 

On peut constater que le gradient géothermique est le même entre 0 et 150 km de profondeur alors que le Moho est en moyenne à 30 km de profondeur en milieu continental. Cela signifie que cette zone de 150 km de profondeur présente une unité fonctionnelle. On l’appelle la lithosphère.

Les enveloppes de la Terre sont de nature liquide ou solide. Il existe 2 modes de transferts thermiques :

— la conduction dans les milieux solides qui se fait sans déplacement de matière

— la convection dans les milieux fluides qui se fait avec déplacement de matière.

 


 

Les apports de la tomographie sismique

 

Le modèle PREM suppose que le milieu de chaque enveloppe du globe est homogène du point vu du matériau.

L’étude des gradients géothermiques nous a montré que la température augmente progressivement dans chaque enveloppe.

Afin de vérifier ces modèles, la tomographie sismique permet d’interpréter les variations de vitesse des ondes en variations de température.

En effet, plus un matériau est ductile, plus la vitesse des ondes est faible. Si on relie ces variations de ductilité à des variations de température on peut se faire une idée des l’hétérogénéité des températures dans les enveloppes et plus particulièrement le manteau.

On appelle anomalie négative, une vitesse inférieure à la vitesse théorique calculée et anomalie positive, une vitesse supérieure à la vitesse théorique calculée.

 

Planisphère des anomalies de vitesse des ondes en tomographie sismique

 


 

Coupe et tomographie sismique au niveau de l’île de Honshu (Japon) 

 


 

Le flux géothermique

 

Le flux géothermique correspond à la quantité d’énergie thermique dissipée par le globe par unité de surface. Il s’exprime en mW.m2.

En observant les cartes des flux géothermiques mesurés à la surface, on constate qu’ils sont très inégaux. Cela signifie que certaines zones de la planète libèrent davantage d’énergie que d’autres.

Ces zones de fort flux géothermiques correspondent aux zones marquées par une forte activité magmatique.

 


 


samedi 6 février 2021

Chapitre 13. Altérations du génome et cancerisation (classe de 1ère, spé SVT)

Un cancer est une prolifération anormale de cellules qui se multiplient sans régulation

 

 

Les étapes de formation d’un cancer 

Au départ, dans un organe, il apparaît quelques cellules au métabolisme transformé qui ne se multiplient pas. Cette lésion précancéreuse peut apparaître spontanément ou sous l’influence de produits cancérogènes.

Au bout d’un temps plus ou moins long, selon l’organe et le type de cancer, quelques cellules réellement cancéreuses apparaissent et se multiplient. Une tumeur localisée apparaît.

La tumeur grossit et certaines cellules cancéreuses commencent à migrer vers d’autres organes par la voie sanguine. On parle de tumeur maligne.

D’autres organes sont colonisés et la multiplication des cellules cancéreuses forment des métastases. Le cancer est généralisé.

 

Incidence et mortalité des cancers en France en 2012.

 


Rôle de la protéine p53

Des expériences de transgénèse ont pu mettre en évidence le rôle anticancéreux de la protéine p53. Elle permet la réparation des cellules endommagées ou leur destruction lorsque les dommages sont trop importants. Dans la population, on a pu constater que 60 % des cancers correspondent à une mutation du gène P53, notamment dans le cas de cancers du colon, du sein, du poumon ou de la vessie.


 

Les agents mutagènes


  

Parmi les agents cancérogènes, le principal est le tabac qui contient de nombreuses substances dangereuses. 

 

Parmi celles-ci le benzopyrène est une substance dérivée de la combustion du tabac. Il se fixe sur les guanines de l’ADN, entrainant sa mutation et une cancérisation des cellules.

 




 

Les cancers d’origine virale

Certains cancers peuvent apparaître à la suite d’infection virale. Les deux infections les plus répandues sont :

— l’hépatite B, due à un virus à ADN (VHB) qui peut évoluer en cancer du foie.

— l’infection du col de l’utérus par un Papillomavirus (HPV) peut donner par évolution ultérieure un cancer. Les HPV sont très courants et on considère que 80 % des femmes sont infectées au cours du temps. Dans la majorité des cas (plus de 90 %), l’organisme régule l’infection.

Thérapeutique

En ce qui concerne le virus de l’hépatite B, on réduire le risque en prenant des précautions élémentaires lors des rapports sexuels. Une protection plus importante peut être donnée par une vaccination qui ne présente aucun risque.

En ce qui concerne les infections du col de l’utérus, on peut suivre l’évolution en faisant des frottis et des colposcopies. Dès l’âge de 11 ans, on peut procéder à une vaccination contre le papillomavirus.

Synthèse. Le rôle des gènes BRCA1 et BRCA2



 

 

 

lundi 1 février 2021

Chapitre 12. Variation génétique bactérienne et résistance aux antibiotiques (classe de 1ère, spé SVT)

Origine de l'antibiorésistance 

Les antibiotiques sont des molécules qui ont un effet mortel sur les bactéries en bloquant des réactions métaboliques. Par exemple, la pénicilline inhibe le fonctionnement d’une enzyme bactérienne qui intervient dans l’élaboration de la paroi bactérienne. La bactérie est détruite.

Certaines bactéries fabriquent des ß-lactamases qui empêchent l’action des ß-lactamines comme la pénicilline. Soit l’antibiotique est détruit, soit il est bloqué à l’extérieur de la bactérie. La bactérie est donc résistante à la pénicilline.

Action des différents antibiotiques

 

On peut mettre en évidence l’action des antibiotiques grâce à des antibiogrammes.

Protocole de l’antibiogramme

 

L’action des antibiotiques se marque par un halo clair autour de la pastille, marquant la destruction des bactéries. Plus le halo est large, plus l’antibiotique est efficace. L’absence total de halo marque la résistance bactérienne.


 

Comment se transmet la résistance

Les bactéries sont des procaryotes. Elles n’ont donc pas de réel noyau différencié. L’ADN se trouve dans le cytoplasme sous la forme d’un pseudo-chromosome et de petites sous unités appelées plasmides. Ce sont ces plasmides qui portent les gènes de résistance.

Lors d’un phénomène appelé conjugaison bactérienne, le plasmide peut se répliquer. Ce nouveau plasmide peut, par un pont cytoplasmique, passer de la bactérie donneuse à une bactérie réceptrice qui devient antibiorésistante.

 

Sélection naturelle et antibiorésistance

Lorsqu’on utilise un antibiotique, les bactéries sensibles meurent mais les quelques souches résistantes ne sont pas éliminées. Elles vont donc pouvoir se multiplier ayant un avantage sélectif sur les souches sensibles. Au bout de quelques mois, c’est la souche résistante qui occupe la totalité du terrain.

Le modèle de la sélection naturelle

 

Evolution d’une population bactérienne